Jackson Hole KJAC

Orbx

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“The last of the old west”
Situé à l’ouest de l’état du Wyoming, USA, Jackson Hole (littéralement le « trou de Jackson » en référence à David Edward Jackson, un trappeur du XIXème siècle qui découvrit le lieu. L’histoire nous apprend que les amérindiens en avaient fait un territoire de chasse bien avant la venue du trappeur…) et son aéroport sont localisés au cœur du parc national de Grand Teton, bordé par la chaine montagneuse du même nom. La piste d’asphalte de 1920 mètres permet d’accueillir de nombreux touristes venus visiter le site ou en transit pour ensuite rejoindre le parc de Yellowstone, un peu plus au nord. En effet l’aéroport KJAC Jackson Hole peut gérer le trafic d’appareils légers, de bizjets et d’avions de ligne de taille moyenne comme un Boeing 757 ou équivalent. Intégré dans l’ensemble CRM (Central Rocky Mountains), il s’agit de la première scène détaillée spécifiquement créée pour cette zone. Voyons ce que les concepteurs d’ORBX nous ont réservé.

 

Achat et installation

Ce passage ne sera qu’une simple formalité. Nous sommes passés par le magasin en ligne FlightSimStore afin d’obtenir notre version pour un montant de 26 euros. A notre disposition, 3 modules à installer les uns après les autres, à noter qu’une version intégrant les 3 modules en une archive unique existe aussi, après avoir rentré le numéro de commande, la date et le sérial reçu dans notre compte. Par habitude et sécurité, FTX Central était positionné sur North America. Durant l’installation, un message nous prévient de l’éventualité de réinstallation du dernier patch CRM et de la dernière bibliothèque d’objets en date. Au moment d’écrire ce test, la bibliothèque intégrée dans l’archive était à jour et il n’y pas encore de patch CRM. Ce texte est certainement prévu pour une réinstallation future ou ceux qui achèteront la scène plus tard. Une fois l’installation terminée, il ne reste plus qu’à lancer FSX, la scène se déclarant automatiquement.

 

 

« Le changement, c’est maintenant »

Pourquoi Avionic-Online présente une scène ultra détaillée ORBX ? Nous avons en effet habitué nos lecteurs à la description de zones complètes, fruits des développeurs Australiens… Et pas moins de 20 scènes sont déjà sorties pour magnifier cette région du monde que représente NA (North America). Voici la réponse.
Loin des spéculations électorales qui ont occupé la France en mai 2012, la scène Jackson Hole KJAC va tenir des promesses auxquelles le simmer n’aurait pas forcément pensé. Cela commence par l’emplacement spécifique de l’aéroport, à l’extrémité sud-est de la zone CRM. En effet, outre la possibilité d’accéder rapidement aux deux parcs nationaux que sont Grand Teton et Yellowstone, c’est la seconde scène ultra détaillée permettant l’exploitation de compagnies aériennes dans la représentation que se fait ORBX de la zone NA. Et cela implique donc un éloignement manifeste des autres zones mieux traitées jusque là comme PNW (Pacific North West) ou PFJ (Pacific Fjord). De cette situation géographique, on tire enfin la possibilité de faire des navigations beaucoup plus longues, à travers les zones FTX NA, et donc d’avoir la possibilité de relier ces zones entre elles avec des avions de ligne. Il n’est pas difficile de s’imaginer arriver à Jackson Hole avec pour point de départ Portland, Seattle, Vancouver ou Ketchikan PAKT (l’autre scène détaillée adaptée aux liners qu’a publiée récemment ORBX). Le premier changement vient de là, loin des multiples scènes locales, réservées à l’aviation générale, et très rapprochées les unes des autres de PNW par exemple, choix du plan de développement qui n’était pas au goût de tout le monde, malgré une qualité de réalisation indéniable. Et déjà, l’approche que l’on peut avoir de l’ensemble NA n’est plus du tout la même.

 


Une autre raison concerne l’étendue de la scène. Pas moins de 25 miles nautiques d’Est en Ouest, un peu plus de 35 du Nord au Sud. Vous l’aurez compris, en faire le tour complet représente plus de 100 mn de navigation, soit la distance séparant Tahiti de Bora Bora, excusez du peu ! Rien n’empêche donc à l’amateur de VFR d’effectuer une traversée du site de plus d’une heure à bord d’un appareil léger pour aller à la rencontre des divers points remarquables de la scène (ville de Jackson, village de Téton ou de Moose, lac Jackson, ses baies, ses îles et son barrage, et bien évidemment la chaine du grand Téton avec le mont éponyme) ou bien de s’offrir un petit voyage vers le nord pour aller visiter le parc de Yellowstone avant de revenir sur l’aéroport KJAC.

 

 

« Frameratarum detaillitur est amicum »

Vous en avez perdu votre latin ? Si cela peut vous rassurer, nous aussi. La scène vient donc à point nommé pour ceux qui commençaient à tourner en rond autour des aérodromes de PNW, séduisants et bien réalisés, mais un peu trop basés sur le même secteur – celui de Seattle, à quelques exceptions près comme WA79 Walter Sutton’s airfield, 7S3 Stark’s Twin Oaks ou encore le tout récent 77S Creswell qui sont situés plus au sud de la zone. Mais la situation géographique (et donc les possibilités qu’elle offre) ne font pas toute la saveur d’une scène. La machine de test est un peu obsolète, un vénérable core2duo cadencé à 3Ghz, appuyé par 3.25 gigas de ram et une carte vidéo Nvidia GTX 560 Ti. Et pourtant, avec les réglages préconisés par les auteurs (texture sol 7cm, mesh 5 mètres, complexité autogen extrêmement dense, densité autogen dense), la scène reste d’une fluidité exemplaire. Sachez avant tout que la texture sol de l’aéroport propose une définition de 7cm par pixel et que le reste de la zone traitée présente une résolution précise à un mètre qui recouvre l’ensemble de la scène. Un mesh de 5 mètres est à l’œuvre afin que le rendu montagneux soit le plus précis possible. KJAC Jackson Hole inclut toutes les technologies « flow » qu’Orbx propose : les modes texture, véhicule, nature, et people flow V2, naturellement mais également le static flow, technologie permettant d’intégrer des éléments de décors statiques très détaillés comme les avions qui parsèment le tarmac. Et quand l’ensemble est activé, l’aéroport semble prendre vie, sans que la fluidité en soit impactée. De nombreux détails sont représentés : parkings, bâtiments, panneaux, plomberie et tuyaux, lumières 3D, papi, cônes et pylônes, herbe volumétrique, véhicules, infrastructures de ravitaillement et d’entretien. Les textures ont bénéficié d’un soin particulier et présentent les bâtiments tels qu’ils sont dans la réalité, les transparences et reflets ont également profité d’une grande minutie. L’ambiance sonore retravaillée vient affirmer cette sensation d’immersion qui nous submerge lorsque l’on visite les installations. Il n’est pas difficile de se laisser distraire de la fonction de simulation pour le simple plaisir du regard en parcourant l’aéroport.

 


Non loin, le massif de Grand Teton offre une vue splendide sur ses sommets dont la texture détaillée révèle les moindres interstices. Un panorama majestueux que les développeurs ont retranscrit avec rigueur et le résultat est très réussi. Un peu plus au nord, le lac Jackson profite de cette manne, présentant une transparence et un traitement coloré des abords du plus bel effet. La texture qui recouvre la zone est splendide, le travail de recoloration permet, comme à l’habitude d’Orbx, d’envisager les différentes saisons de manière très réaliste. Rivières, bois, champs, villes et villages, c’est toute la zone qui est propulsée à un niveau graphique élevé. L’aéroport, situé à presque 2000 mètres d’altitude, bénéficie d’installations récentes, permettant aussi bien l’approche à vue qu’en IFR. Son altitude obligera les utilisateurs d’appareils à hélice à faire particulièrement attention au mélange mais également à la réchauffe, les températures étant plutôt fraiches dans la région, sauf en été, bien évidemment. De fait, l’approche sur une telle scène est un véritable régal pour les yeux, d’autant que son implémentation dans la vallée et son orientation en font une des plus sûres au monde, sans obstacle pour la visibilité, sans barrières naturelles à contourner. Une telle scène n’est pas propice au challenge mais plutôt à la contemplation.

 


Car la grande force de cette scène, en outre de ses qualités graphiques indéniables, reste l’impact (ou plutôt l’absence d’impact) sur le framerate et la fluidité. La zone NZSI (New Zealand South Island – un test de cette zone par nos soins est d’ailleurs prévu dans un avenir proche) avait annoncé la couleur en présentant un rapport beauté graphique / performances des plus honnêtes, ici nous sommes réellement un cran au-dessus. Malgré la profusion de détails, de technologies actives ou la densité des éléments de décor, l’ordinateur du test n’a absolument pas bronché. Une belle surprise pour ceux qui auraient pu être déçus de certaines scènes autrement plus gourmandes malgré une taille beaucoup plus réduite. Que l’on soit au sol près des portes ou au décollage, ou bien en vol à survoler la chaine de Grand Teton, la fluidité est parfaite. Remontez au début du paragraphe si vous n’aviez pas noté la configuration exploitée pour ce test ; nous avons bloqué l’affichage à 30 images par secondes pour ce test. Avec l’ULM par défaut, au sol ou en vol, avec la configuration préconisée par les auteurs, nous ne sommes pas descendus en dessous de cette limite. Comme il a bien fallu également tester l’approche aux instruments, c’est l’airbus X d’Aerosoft qui a servi d’étalon. Habituellement, ce dernier, tout comme le 737 NGX de PMDG, provoque sur ce PC de nets ralentissements, sans parler d’artefacts gênants ou des éventuels retours au bureau avec message d’erreur mémoire. Ici il n’en est rien : une moyenne de 18 images par seconde sur l’asphalte de l’aéroport, quelle que soit la vue (cockpit, externe…), entre 22 et 28 images par seconde en vol. A l’approche, il est vraiment agréable de ne pas ressentir de ralentissements préjudiciables et de pouvoir se concentrer sur l’action en cours sans s’inquiéter d’une baisse des performances. Un tour de force dans le rapport graphisme / performances que nous avions déjà constaté sur CZST Stewart, à une échelle toutefois plus petite.

 

 

« What Else ? »

Certaines rengaines ont la vie dure. Les professionnels du monde informatique, du fabricant d’ordinateur au technicien en passant par le graphiste ou le développeur, le savent bien : offrez la Lune à vos utilisateurs, ils vous demanderont Jupiter ! Jusqu’ici, si les scènes d’ORBX prônaient la qualité graphique et l’ultra détail, il était malheureux de constater qu’il fallait parfois posséder une vraie machine de guerre pour profiter du rendu maximum sur certaines d’entre elles. Aujourd’hui, les progrès manifestes dans le développement des scènes de l’éditeur Australien sont une réalité et le résultat est très encourageant. KJAC Jackson Hole est une réussite autant dans ses graphismes que dans l’immersion ressentie tout en préservant la fluidité nécessaire au pilote virtuel pour réaliser l’ensemble des tâches qui lui incombe au cours de son vol. Il ne manquerait plus ici que l’intégration du module « snow flow », introduit par la scène 2W3 Swanson, pour que la scène approche de la perfection. Pour autant, force est de constater qu’ORBX est à l’écoute de sa communauté et pense à ceux qui n’ont pas forcément les moyens d’investir dans les dernières technologies pour satisfaire leur passion aéronautique virtuelle. Jackson Hole deviendra assurément la nouvelle référence en matière de scène ultra détaillée.

 

Prix : 3/5
Technique (graphismes, ambiance, sons, environnement) : 5/5
Fluidité : 5/5
installation : 5/5
documentation et support technique : 4/5

Note finale 17.5/20