Cessna C-337H Skymaster

Carenado

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Introduction

Le C-337 Skymaster (ou super Skymaster) est un appareil produit par Cessna de 1965 à 1982 mais la production continue actuellement sous licence… à Reims en France. Cet appareil atypique a servi dans la guerre du Vietnam sous l’appellation O-2 pour des missions de reconnaissance et d’observation ainsi que pour la pratique de la guerre psychologique basée sur des diffusions de messages audios ou écrits. Le C-337 a ensuite servi pour des missions principalement de secours et de recherche au sein de divers services de l’administration américaine. Basé sur une cellule à double empennage, le Skymaster a également la particularité de présenter une configuration moteur dite « push-pull » – « pousser-tirer » – avec un moteur à l’avant conventionnel qui tracte et un second placé à l’arrière de la cellule qui pousse. Outre l’aspect sécuritaire dû à la présence d’un moteur de secours en cas de panne, les hélices étant contra rotatives, l’avion subit bien moins l’effet de l’hélice au décollage ou en cas de panne d’un des moteurs. Carenado a récemment développé une version H (pressurisée) pour FSX de ce modèle dans sa gamme HD, il est temps de se confronter au « Maître du Ciel ».

Achat et installation.

Pas de mauvaise surprise avec Carenado, tout est simple, clair et précis. L’appareil affiche un prix de 34.95$, soit moins de 30 euros à l’heure où ces lignes sont rédigées. Après avoir passé commande directement chez Carenado ou un revendeur partenaire, l’on obtient un lien de téléchargement ainsi que le numéro de série correspondant à l’achat. Il suffit ensuite de lancer l’exécutable que l’on vient de télécharger, de remplir l’adresse mail et le numéro de série relatifs à l’achat, tout se fait automatiquement en suivant les instructions à l’écran. A la fin, l’appareil est dans le hangar prêt à prendre l’air.

You’re sexy Baby !

La visite pré vol est toujours un moment de contemplation avec un appareil Carenado. Le Skymaster fait honneur à la tradition en présentant un visuel fin et détaillé. Un petit menu (accessible en combinant les touches shift et 2) permet d’afficher cales et flammes protectrices ainsi que les reflets dans le cockpit virtuel. L’appareil est très bien modélisé et présente tous les détails de son homologue réel. Que l’on passe par les échappements cuivrés (animés quand l’appareil est en marche) à la texture bump mappée en passant par les trappes de carburant, le train d’atterrissage détaillé ou les maillons des chaines qui retiennent le marche pied, la finesse de l’ouvrage force le respect. L’avant du Skymaster rappelle de face celui du CT 210 Centurion du même constructeur… et du même développeur pour FSX.

Les parties mobiles ont été traitées avec la même rigueur. Les animations des portes et des trappes, la rentrée et la sortie du train d’atterrissage, l’ensemble est réaliste. Le cockpit virtuel affiche tout autant d’élégance dans la représentation de la planche de bord garnie de jauges 3D (les deux moteurs imposent d’avoir de nombreux doubles), des textures internes magnifiques habillent les fauteuils et la cabine, les lumières sont très travaillées et l’éclairage de nuit est juste superbe. La modélisation des différents boutons et manettes, comme pour les ceintures de sécurité, ne souffre aucun défaut. On notera côté pilote la petite lucarne qui permet d’aérer un peu pendant le roulage et les vols lents. Les différentes vues dans le cockpit défilent directement depuis le bouton A et permettent d’avoir accès aux parties moins accessibles depuis la vue principale. L’avionique se modernise par rapport aux années 60 et embarque un autopilote Bendix et un GPS Garmin GNS530. Pour le reste, on retrouve un anémomètre, un altimètre, l’horizon artificiel et un HSI, nous sommes en terrain connu. Les jauges de gestion des paramètres moteur sont également représentées. Seul petit bémol : les textures (4 livrées disponibles plus une blanche pour les repaints) trop propres, trop neuves pour un appareil qui a déjà 30 ans d’existence. Un autre bon point cependant, ce Skymaster reste très fluide et exploitable même avec une machine modeste, à condition de ne pas pousser à l’extrême les graphismes des scènes au-dessus desquelles il évoluera. Le destin de cet avion n’est pas de rester au sol, l’heure est venue de changer d’élément.

Securit Air !

Avec les nombreuses documentations et procédures fournies, on pourrait croire que la mise en route puisse s’avérer fastidieuse. Le démarrage reste pourtant simple : batterie, avionique, carburant et pompes, capots moteur ouverts à l’arrière, contact du moteur arrière, capots moteur avant, contact du moteur avant. L’avion peut emmener le pilote et 3 passagers ainsi qu’un gros volume de bagages. Il peut également transporter une équipe en charge de la surveillance des forêts ou des espaces côtiers par exemple. Porte fermée, lumières en marche (mais les plafonniers avant et arrière restent désespérément inactifs) et en route pour la piste. Une fois sur le seuil, un cran de volets et on pousse les gaz. Le Skymaster bondit et accélère pour arriver rapidement à sa vitesse de rotation. L’animation du train rentrant est fidèle à la réalité, intégrant le mouvement de l’axe des roues avant de se ranger dans leur compartiment. Le son a été travaillé avec soin à partir d’échantillonnages depuis le moteur réel du C-337, que ce soit au niveau du moteur durant les phases de démarrage, de ralenti ou plein gaz, on retrouve exactement la même ambiance sonore que dans l’appareil réel : très immersif.

Avec un taux de montée de 1200 pieds minutes, il est rapidement à une altitude opérationnelle pour des missions d’observations. Approchant les 200 nœuds en vitesse maximum, il peut être rapidement déployé et parcourir de longs secteurs. L’avion est très sécuritaire, on enchaine les virages sans plonger, sur le plan horizontal l’assiette se maintient sans avoir à trop exploiter le trim. L’atterrissage requiert en revanche bien plus d’attention. En effet, à faible régime, l’appareil accuse son poids et malgré la sortie des volets, la trainée provoquée par le train d’atterrissage entraine un enfoncement malvenu et il faut jouer des gaz pour maintenir la pente. Effet étrange, en provoquant un arrêt moteur, si la perte de puissance était bien nette, l’hélice continuait à être entrainée et, en dehors du contrôle de carburant, les autres jauges conservaient l’information du moteur en fonction. Tant pis pour le réalisme.

Au rayon des surprises, c’est peut être justement leur absence que l’on reprochera. Bien que les procédures amènent un aspect réaliste à l’ensemble du domaine de vol, pas de vraie surprise dans le comportement de cet appareil que finalement on pourrait piloter comme un C-182 ou un CT210 du même développeur. C’est lisse et propre, un (tout petit) peu plus complexe qu’un avion par défaut dans FSX, mais nous sommes encore loin d’être devant un produit hardcore. Même le test des magnétos ne permet pas de perdre la puissance qu’ils sont sensés consommer, l’avionique est totalement silencieuse (des modules alimentés électriquement qui ne font aucun bruit…) et la mise en marche globale des éléments est peu réaliste.

Références

C337H Skymaster HD Series – 34.95 USD – FSX/SE/P3Dv3/4

 

Plus d’informations

NOS NOTES ...
Note
Prix
Installation et accessibilité
Graphismes et animations
Environnement sonore et immersion
Systèmes et modèle de vol
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cessna-c-337h-skymasterCes manquements au réalisme doivent-ils condamner cet appareil ? Ma réponse en tant qu’utilisateur est clairement « non ». D’une part parce que le Skymaster sort vraiment du lot par rapport à de nombreux appareils bien plus classiques. C’est une sorte de multi-rôle à l’aspect spécifique et peut donc servir aussi bien au transport de passagers qu’à l’observation et son emploi dans les cieux virtuels dépendra de l’état d’esprit de son utilisateur : mission de secours, transport de passager, acheminement sur terrains nécessitant décollage et atterrissage court, les situations d’exploitation de l’avion ne manquent pas. D’autre part, esthétiquement, c’est une vraie réussite : graphismes au top avec des formes parfaitement respectées, des textures propres mais réussies, même l’animation de la tête du pilote est assez réaliste. Les sons parfaitement échantillonnés et la gestion des lumières apportent un plus immersif très agréable. Carenado a bien compris que c’est exactement ce que le simmer recherche avant tout : se sentir dedans, « comme en vrai ». Seul le modèle de vol, un peu trop propre et sécuritaire, ainsi que l’absence de réalisme dans la gestion de l’avionique et des systèmes électriques et pneumatiques (pressurisation / air conditionné) empêchent cette réalisation d’être élevée aux sommets de la simulation aérienne mais l’immersion, dans laquelle le pilote virtuel est plongé à bord de son cockpit, est telle que cela gomme en grande partie les imperfections pour laisser place au plaisir du vol.