Take On Helicopters

Bohemia Interactive lance ses rotatives !

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Introduction de Take On Helicopters

Ne vous laissez pas abuser par l’habile jeu de mots qui introduit ce texte, mûrement sélectionné parmi une variété hautement qualitative, Bohemia Interactive n’abandonne pas ses activités vidéo-ludiques au profit d’une orientation vers les métiers de la presse. Avec Take On Helicopters (ou TOH…), votre nouveau sourire sera propulsé au sein d’un jeu basé sur un concept quelque peu abandonné par les producteurs spécialisés dans les terrains de jeu aérien, les produits dans ce domaine restant anecdotiques : le vol civil en hélicoptère ! Au-delà de son annonce et de la surprise qui en a résulté, la réjouissance a immédiatement laissé la place à de nombreuses questions dans le milieu de la simulation aérienne. Pour y répondre, il n’existe qu’un moyen : installer le jeu et prendre les commandes…

 

De la Terre vers le Ciel

Bohemia Interactive s’est illustrée dans la simulation militaire depuis 2001 avec les jeux Opération Flashpoint, Arma et enfin Arma II. Présentant des terrains de jeu immenses, ces précédentes productions vous proposaient de d’incarner des soldats d’infanterie dans des conflits imaginaires exigeants, tactiques et scénarisés dont le calcul balistique réaliste faisait la fierté. Fort de cette expérience et d’une communauté sur laquelle l’entreprise peut s’appuyer, Bohemia Interactive a su tenir en haleine les joueurs en autorisant une béta ouverte de son nouveau jeu tout en multipliant les images et vidéos clinquantes.

Aujourd’hui disponible en téléchargement ou version boite pour le prix moyen de 40 euros, la version finale installe ses 20 gigas d’espace nécessaire sans problème particulier et demande une clé d’activation fournie par le distributeur que vous aurez choisi. Il est temps de se placer dans le cockpit et de lancer le rotor…

On se connait ?

Pour l’amateur des précédentes productions militaires citées quelques lignes plus haut, la filiation ne fait absolument aucun doute. Dès le chargement, l’interface fait appel au moteur d’Arma II, largement optimisé afin de s’adapter aux exigences du pilotage en hélicoptère. Le menu principal (en anglais) peut paraitre austère avec ses quelques boutons sur le côté et le rendu en fond d’un vol préenregistré affiché avec le moteur graphique du jeu. On nous propose au départ de créer un profil dont les statistiques (missions réussies, nombre de crashs…) seront enregistrées à chaque vol. Puis vient le temps du choix entre le jeu en solo et le multi-joueurs, le réglage des options… A noter la présence d’un menu « extension », certainement destiné à de futurs DLC, missions ou mods. L’anglais est l’unique langue disponible dans le jeu.

Le réglage des paramètres est indispensable. Les options de jeu permettent de régler la couleur de l’interface à sa guise, la disposition des calques informatifs en cours de mission, l’unité de mesure (métrique ou impériale) ainsi que le niveau de difficulté qui influencera les aides activées ou non dans le jeu. Il existe trois niveaux de difficulté : débutant, intermédiaire ou expert. Les options de son permettent de contrôler le volume des voix, des effets sonores ambiants, de la radio et des communications.

Les réglages graphiques auront une influence directe sur la fluidité en cours de jeu. De nombreuses valeurs peuvent êtres paramétrées. Du fait de l’âge du moteur graphique du jeu (2006, modifié en 2009 puis adapté pour ce jeu en 2011) TOH ne nécessite pas un monstre surpuissant pour bien tourner. En résulte un rendu graphique très appréciable, même pour une ancienne machine. La machine de test est un core 2 duo E8400 cadencé à 3Ghz, offre 4 Gigas de ram à un système en Windows 7 32 bits et s’accompagne d’une carte Nvidia GTX 560 Ti. Malgré son âge vénérable, nous avons pu pousser les graphismes presqu’au maximum de leurs possibilités (4 niveaux : bas, moyen, haut, très haut), hormis la distance d’affichage que nous vous conseillons de configurer entre 10 et 12 kilomètres, ainsi que celle des objets à 5 kilomètres, afin de préserver la fluidité en toute circonstance.

Enfin les derniers réglages seront les plus importants : l’affectation des commandes de son contrôleur de jeu pour les phases de vol. Il conviendra de prévoir un bouton ou une action sur le manche pour les contrôles les plus importants. Pensez à bien également repérer les touches correspondant aux déplacements au sol, cela vous sera utile dans le jeu. A noter qu’à condition de le valider, le Track IR est supporté.

Votre mission, si vous l’acceptez…

L’auteur de ce test assume son ignorance en matière de vol en voilure tournante. Mais fort de son expérience passée sur divers simulateurs, le choix de la difficulté sera « intermédiaire ». Ni trop simple, ni trop élevée, il sera tout à fait possible d’effectuer un autre choix afin de profiter de TOH pleinement. Le jeu propose d’évoluer, soit dans l’environnement de Seattle, la ville étant le pilier opérationnel d’un carré de 60X60 kilomètres. Un second théâtre d’opération baptisé Asie du Sud est présent (120X120 kilomètres), mais l’environnement modélisé relève plus des zones désertiques du Moyen-Orient que des forêts luxuriantes asiatiques qui peuvent inonder les clichés. Le sol est basé sur une texture photo réaliste et est doté d’un mesh assez précis. Trois philosophies d’hélicoptères sont représentées. Le « léger » s’apparente physiquement à l’Hugues OH-6 Cayuse ou le 500D du même constructeur, le « moyen » ressemble à un mélange entre un Agusta 119 Koala et un Bell 412 tandis que le « lourd » prend les traits de l’Agusta EH-101 Merlin.


Plusieurs modes de jeu s’offrent à vous.
– Vol libre : dans ce mode, vous démarrez de n’importe quel point sur la carte de l’une des deux zones proposées. Vous ferez également le choix de votre appareil, catégorie et texture. Le mode idéal pour découvrir l’environnement et les différents appareils sans se préoccuper des objectifs, en toute tranquillité.

– Entrainement : apprenez à maitriser votre hélicoptère en 8 leçons ! Bien évidemment, il ne s’agit là que de se familiariser avec les commandes des divers appareils ainsi que découvrir les bases du vol en hélicoptère. Les diverses leçons vous amènent à savoir faire une visite pré vol, démarrer ou arrêter les turbines, connaître l’influence du cyclique et du collectif, décoller, se déplacer en translation, faire du stationnaire ou atterrir, utiliser le matériel de transport de charges, l’autorotation… Vous validerez une série d’exercices agrémentés de temps à autres d’une épreuve finale.

– Contre la montre : prouvez votre maitrise en participant à des courses de plus en plus relevées, suivant une route particulière ou présentant des obstacles précis. Si vous battez les divers temps enregistrés, vous recevrez une médaille en bronze, argent ou or selon votre résultat. 10 courses réparties entre les deux environnements vous attendent.

– Challenges : diverses missions vous attendent, du transport de passagers à celui de marchandises en passant par la cause militaire. Chaque lancement vous permet de démarrer et de suivre un plan de vol aléatoirement généré. 6 missions basées sur la région de Seattle sont proposées. Il est également possible d’importer ses propres créations.

– Carrière : ce mode est de loin le plus important et le plus scénarisé. Les sous-titre sont indispensables à ceux qui ne pratiquent la langue de Shakespeare qu’occasionnellement. L’histoire présente une entreprise familiale de transport par hélicoptère au bord de la faillite. Vous incarnez l’un des frères qui va piloter pour que son entreprise survive. A chaque mission réussie, l’argent récolté permettra de réparer les dommages de l’appareil s’il en a subi, ou encore d’acquérir de nouvelles machines. De mission en mission, vous serez au cœur de l’action afin de sortir l’entreprise de ses problèmes financiers, en signant de nouveaux contrats et en battant la concurrence. Attention, certaines missions ne se débloquent qu’avec l’acquisition de nouveaux hélicoptères de capacité plus importante en terme d’emport de passagers ou de transport de charge, ou bien de nouvelles options externes comme le remplacement des portes de la cabine, l’achat d’un spot de recherche ou encore un système vision nocturne. D’autres nécessitent que l’on remplace le mobilier interne par un choix plus luxueux ou encore une peinture particulière pour l’appareil. Un menu très spécifique et complet accompagne ce mode, intégrant le profil et la progression à travers la carrière, montrant votre parcours fait de contrats privés ou gouvernementaux auxquels vous aurez répondu. Il est également possible d’accéder à son héliport pour faire une visite pré vol et détecter les anomalies (électriques, hydrauliques…), les obstructions des ouvertures ou les pièces endommagées, faire réparer les outils de travail (contre de l’argent que vous aurez gagné en réussissant les contrats) ou acheter de nouveaux modèles. Attention, on n’a le droit de stocker que 3 hélicoptères sur l’héliport.

C’est également l’emplacement réservé aux diverses upgrades citées précédemment. Un menu spécifique est réservé à l’acquisition des options ou des machines complètes. La trame scénaristique se poursuit au gré de votre réussite, dévoilant peu à peu l’histoire de la famille et les liens particuliers entre les deux frères qui restent les personnages centraux et d’autres protagonistes, notamment les concurrents les plus coriaces. On remarquera également la présence d’un bouton « revert », bien pratique si l’un des choix lors de la carrière s’avère finalement peu judicieux, pour revenir en arrière et changer ce choix.

Carnets de vol

« L’herbe ondule lentement au gré du vent. Les nuages bas et anthracite promettent un orage dans quelques heures. Les pales du rotor tournent déjà et la cellule est secouée de tremblements. J’agis sur le collectif et le rotor accélère. Bientôt la portance arrache les patins du sol dans une projection de poussières et l’appareil s’élève lentement. Une simple pression sur le cyclique et l’appareil se penche puis gagne de la vitesse. Certaines bourrasques secouent l’hélicoptère et les passagers que j’emmène en ballade lâchent parfois une exclamation mêlant peur et excitation. D’une légère pression sur la pédale, j’inverse l’action du rotor principal sur l’axe de l’appareil à l’aide du rotor anti couple. Nous évoluons au raz des flots et mes « invités » s’émerveillent du spectacle offert par les reflets lumineux du soleil sur l’eau pendant que l’on s’approche du centre ville. Les bâtiments sont de plus en plus hauts à mesure que l’on atteint les berges et l’éclat des fenêtres nous éblouit quelque peu. Je m’attache à distribuer mon habituel laïus sur la construction des principaux buildings et entame un virage serré afin de leur faire profiter de la plus belle des vues. Autour de moi, les appareils numériques immortalisent l’instant en quelques octets. Quelques minutes plus tard, autour du campus de Microsoft, l’un de mes passagers me demande si j’ai déjà emmené le fondateur de la célèbre firme. Je lui réponds qu’effectivement, c’est arrivé une fois, son appareil privé ayant subi une avarie, il souhaitait se rendre à l’aéroport le plus rapidement possible. Nous passons plus tard à la verticale de l’aéroport Boeing Field et du musée de l’aviation associé. Enfin, le retour à la base s’amorce, je ralentis lentement tout en ne laissant pas trop se dégrader mon altitude. A l’atterrissage, je dois me méfier de l’effet de sol qui peut mettre en danger la fin du vol. Une fois au sol, les passagers me remercient tandis que je procède à l’arrêt des moteurs. Le premier éclair perce au loin dans la couche nuageuse la plus sombre… »

Voici une approche du ressenti que l’on pourrait éprouver au cours d’une mission de transport. Car c’est bien là que réside la grande force de TOH : l’immersion est totale.

Le premier regard est ravissant. Les machines sont merveilleusement reproduites. Les développeurs se sont attachés à parfaire les contours, polir les surfaces, détailler les plus petites pièces. Le rendu est superbe, du rotor principal aux patins en passant par la poutre ou la cabine de pilotage. En action, les ombres dynamiques ajoutent un fantastique cachet au réalisme visuel. Seules les textures de l’armature intérieure auraient méritées d’être plus fines. Le cockpit virtuel se pare de jauges en 3D belles, lisibles et fonctionnelles. Le terrain modélisé n’est pas en reste. Le centre-ville de Seattle est une grande réussite, le quartier d’affaires affiche ses majestueux gratte-ciels de verre et d’acier qui reflètent à merveille toute la lumière. Le Space Needle, cette tour à l’architecture futuriste avec son sommet en forme de soucoupe, a bénéficié des meilleurs soins. Tout autant que le port de la ville avec ses nombreuses grues géantes, les Safeco Field et Qwest Field qui accueillent respectivement les rencontres de baseball, de football américain et de « soccer ». Les aéroports ainsi que le campus Microsoft sont également représentés et conformes à la réalité. Même les aires de décollages sont détaillées, la nature autour est rayonnante, les brins d’herbes et les fleurs ondulent tandis que le soleil se fraye un passage entre les branches d’arbres. Dans le hangar, des pièces détachées, des outils, du matériel. La manche à air n’est pas oubliée, son animation est tout aussi crédible que celles des buissons alentours. L’ensemble repose sur une base photo fidèle à la réalité. Ce jugement est en revanche moins convenu concernant le terrain de jeu sud asiatique. Certes, la texture au sol et les canyons étroits entourés de reliefs abrupts font leur effet, mais ça reste tout de même bien vide, de temps en temps parsemé de forêts de conifères, et hormis quelques villages, ponts, rivières ou stations radars, l’ensemble est vraiment désertique. Un contraste très important avec l’urbanisation américaine entourée de forêts denses, c’est peut être la raison de ce constat. Toutefois, entre effleurer les rochers à grande vitesse et aller chatouiller les nuages bas près des immeubles, le plaisir reste le même pour les yeux. Il n’y a qu’à grande vitesse que le moteur montre ses limites, rajoutant du flou sur les textures, affichant les objets avec moins de détails, afin de conserver la fluidité. Lorsque l’on ralentit, les textures reprennent progressivement leur aspect initial et détaillé. L’effort sur les effets aquatiques est tout aussi notable, le rendu de l’eau, les reflets, la transparence et les mouvements des vagues sont un vrai bonheur pour les yeux. La météo joue un grand rôle dans le calcul des lumières et des ombres qui entourent l’appareil mais également dans le cockpit. Cette dernière est dynamique et peu passer d’un ciel nuageux à la pluie en un rien de temps. Les nuages et le ciel sont superbement représentés.

Les sons jouent un rôle prépondérant dans cette immersion. Ceux qui accompagnent l’hélicoptère au démarrage, en vol dans différentes situations ou bien lors de l’arrêt des turbines sont très cohérents. On entend les bruits des switchs, la mécanique monte en puissance… Même les vibrations de l’armature métallique sont audibles. Les voix des passagers semblent naturelles et ne font pas l’effet de textes monocordes récités sans conviction. De temps à autre, une musique oscillant entre le militaire et l’épique fait son apparition en vol, il est possible de la passer ou d’en changer. Parfois, c’est un appel radio qui vient troubler la quiétude du vol. Toutefois, concernant ce point particulier, le traitement aurait peut être mérité plus d’attention dans son échantillonnage. Si l’hélicoptère est au repos, on peut entendre le gazouillis des oiseaux proches de notre position. Mais dès que l’hélicoptère démarre, il n’existe plus que le ronronnement du rotor et le son des pales en rotation dans l’air.

Mais c’est vraiment quand on pose les mains sur les commandes que la magie opère. Tout d’abord, inutile de tenter l’aventure avec le clavier même couplé avec la souris. Car si le vol basique est gérable, une opération telle que l’atterrissage devient périlleuse. Un joystick pourvu d’une commande des gaz et d’un hat-track pour orienter la vue sera d’une aide bienvenue. Le jeu gère toute sorte de contrôleur, depuis la simple manette aux plus récents systèmes incluant manette des gaz, pédales et manche séparés, en passant par les contrôleurs type HOTAS et même le Track-IR.

Le jeu propose d’associer un niveau de difficulté au profil fraichement créé. Il est évidemment possible d’en changer à volonté, voire de paramétrer précisément les aides au pilotage que l’on souhaite ou non. 3 modes difficultés sont disponibles. A noter que les dommages peuvent être activés, ce qui ajoute du challenge et pousse au sans faute, d’autant que de la survitesse à la perte de la stabilité à haute vitesse, la température du moteur, les actions répétées sur le manche, c’est votre moteur (incluant d’autres pièces mécaniques) qui encaissera. Il faut donc apprendre à le préserver… Les collisions vous seront bien souvent fatales, votre machine étant moins résistante que les arbres, les murs d’un building ou tout simplement le sol. Les débutants ont donc tout intérêt à découvrir les bases du pilotage d’hélicoptère au travers des 8 sessions d’entrainement proposées dans le menu principal.

Le mode débutant active quasiment toutes les aides et de nombreuses données viennent vous aider dans l’accomplissement de vos tâches. Le pilotage est sûr et serein, toutes les informations sont à portée de l’œil. Ceux qui n’ont jamais pratiqué de simulation ne seront donc pas perdus. Le mode intermédiaire désactive certaines aides et le pilotage devient plus ardu, il faut être vigilent, notamment au cours des vols à basse altitude ou à l’atterrissage. Enfin le mode expert s’adresse aux vétérans, ceux qui cherchent un véritable challenge. Dans ce mode, pas de place à l’approximatif. La moindre erreur se paie au prix fort, la plupart des aides au pilotage sont désactivées et l’affichage des objectifs est restreint. Le challenge n’en est que plus intéressant. En dehors de cet ajustement à votre maitrise de l’appareil, les missions et challenges ne sont pas impactés.

Les hélicoptères sont donc répartis en trois catégories : léger, moyen et lourd. La décision du producteur de présenter des modèles fictifs (bien que furieusement inspirés de modèles réels) ne nous semble pas anodine. En effet, cela présente plusieurs avantages ; ne pas dépendre de marques qui auraient exigé une rémunération relative au droit à l’image, les retombées financières sont donc préservées, ne pas être limité quant à l’interactivité proposée ou concernant les dommages infligés aux machines (certaines simulations automobiles se sont déjà retrouvées dans le cas où le constructeur refusait que le moindre dégât soit apparent) et enfin de ne pas être dans l’obligation de reproduire à la perfection chaque modèle de vol, processus qui aurait certainement été très long en terme de développement. Toutefois cela n’enlève rien à l’impression de réalisme qui se dégage du contrôle des appareils. Particulièrement l’action sur le cyclique que ce soit en translation ou dans les déplacements avant ou arrière, c’est un aspect très bien reproduit. La stabilisation du cap de l’hélicoptère en vol droit (qui est naturellement modifié par le sens de la rotation des pales du rotor principal, on appelle cela le « couple » ou « torque ») passe par la mise en application de légères pressions sur les pédales en sens inverse afin de contrer cet effet. La pédale agit alors sur le second rotor (rotor anti-couple) placé sur la poutre (la queue de l’hélicoptère) qui, avec l’aide des stabilisateurs en forme d’élevons en bout de poutre, repositionne l’ensemble. Le décollage comme l’atterrissage sont également très convaincants, l’effet au sol étant particulièrement bien reproduit. C’est dans l’action sur le collectif (le levier qui va donner à l’hélicoptère sa force ascensionnelle) que l’on découvre certaines limites. En effet, si la prise d’altitude reste crédible, l’inverse est beaucoup trop lent quand on le ramène à zéro. L’hélicoptère met ainsi plus de temps qu’il ne devrait à descendre, il faut donc anticiper ce genre de réaction durant tout le vol. Chaque modèle d’hélicoptère, bien que se basant sur les mêmes principes de vol, réagit différemment aux actions que l’on ordonne. Le léger est très incisif. Il réagit avec vigueur à chaque sollicitation. L’expérience acquise au cours des heures passées sur le jeu nous a montré que c’était également celui qui était le plus difficile à stabiliser en stationnaire ou même lors des phases d’atterrissage où chaque action sur le cyclique doit être maitrisée sous peine de se décaler trop vite et d’avoir à refaire une approche plus correctement. Il est par ailleurs très sensible au vent mais se révèle très maniable, d’autant plus lorsque l’on réalise une manœuvre acrobatique et difficile. Le modèle lourd en revanche, c’est tout l’inverse. Chaque action prend plus de temps, il faut savoir anticiper toutes les commandes à actionner avant que l’hélicoptère enfin ne réagisse. En contre partie, l’appareil est solide et particulièrement stable en toute circonstance, mais il n’est pas du tout adapté à un pilotage trop sportif. Le moyen se trouve être un parfait compromis entre les deux. A la fois nerveux et agile, son pilotage semble vraiment couler de source.

Voler dans ces appareils en profitant du paysage qui s’offre au dehors, c’est déjà un vrai petit bonheur. Additionner ce fait aux diverses missions qui sont proposées, et le challenge devient intéressant, voire obsédant. Combien de fois l’auteur de ce texte a-t-il pesté lors des courses contre la montre ? Entre les manœuvres extrêmes afin de conserver le cap et de ne pas louper les anneaux à passer, les dangers relatifs au terrain (relief, arbres, immeubles…), le soleil qui vient vous éblouir, le vent qui vous détourne de votre trajectoire et la vitesse à maintenir, il en aura fallu des essais avant d’obtenir la première médaille. Mais ce n’est pas la médaille d’or ! Alors on recommence, on teste, on perfectionne jusqu’à obtenir le parcours parfait qui va amener à la satisfaction d’avoir battu enfin le temps qui nous tenait en haleine. En tout, dix parcours vous attendent (cinq par environnement) afin de prouver vos qualités de pilote. Ensuite viennent les challenges. Ces petites missions basées sur la ville de Seattle proposeront différentes situations à résoudre (six par défaut, elles changent à chaque vol de point de départ ou d’objectif à survoler mais ça reste finalement un peu répétitif). Le temps ici comptera moins que votre précision de pilote afin de les achever avec les honneurs. Toutefois, vous ragerez quand même, lorsque, juste à la fin d’un périple, un simple manque d’attention avant de poser l’engin provoquera un crash irrémédiable, vous obligeant à recommencer toute la mission pour la valider ou même à revenir au checkpoint le plus proche. Certaines missions ont lieu autour de plate-formes pétrolières, le grand spectacle est assuré. La carrière, pour peu que l’on s’intéresse à l’histoire, saura vous tenir en haleine, que ce soit dans les phases de pilotage comme dans la gestion de l’entreprise familiale. Et si ce contenu ne vous suffit pas, jetez un œil à l’éditeur de mission. Puissant et intuitif (pour ceux qui souhaitent se lancer dans la création de mission, un exemple visuel est intégré dans l’éditeur, les auteurs ont ajouté une vidéo explicative sur le site officiel du jeu, le forum officiel est réactif…), cet outil vous permet de choisir le niveau de difficulté (en fait celui que vous avez choisi pour évoluer dans le jeu), l’appareil et sa position de départ, les différents points de passage et contrats à réaliser, les effets à introduire, la fin du périple (réussi/raté). Et ce, sur n’importe quel environnement. Une fois cette mission créée, on peut l’importer afin de la lancer dans le jeu, de la tester et de la réussir (ou pas…). Certaines variantes d’hélicoptères sont même armées… Tout un programme…

Le jeu est également prévu pour recevoir des sessions multi-joueurs. Il suffit pour cela de cliquer sur le bouton dédié dans le menu principal. Une fenêtre s’ouvre alors, montrant les parties en cours avec le ping correspondant ainsi que le nombre de participants. Si vous créez vous-même la partie, votre ordinateur sera alors celui qui hébergera la partie. A vous de définir la difficulté, le type de mission à accomplir ainsi que la catégorie d’hélicoptère à exploiter. Hélas, lors du test, les serveurs étaient relativement vides. Et même si vous parveniez à trouver quelqu’un pour partager un moment de fun, il est rare d’être en présence de personnes prêtes à jouer la mission, chacun préférant faire un peu ce qu’il souhaite… Problème pour le test : que ce passe-t-il si deux participants arrivent ensemble sur le même héliport ? Les dégâts entre appareils sont-ils gérés ? Peut-on exploiter le mode « tir » prévu dans le jeu afin de créer des parties de dogfight entre les divers participants et si oui, existe-t-il des différences de résistance entre les modèles d’hélicoptères ? De nombreuses questions restent sans réponses à l’heure de clore ce test, mais vous pouvez compter sur nous pour poser les questions et vous apportez toutes les réponses prochainement.

Action ou vérité ?

Si au final la question que vous vous posez est « simulation ou arcade ? », vous vous égarez. TOH est avant tout un jeu. Parfois exigeant pour le débutant, parfois convenu pour le passionné. Bohemia Interactive vise un public large avec ce produit, pariant sur la ferveur des amateurs de simulation, la curiosité des néophytes et la compétitivité des joueurs en général. Il est donc aisé de comprendre que peu de personnes supportent d’avoir à passer presqu’autant de temps en visite pré vol et check listes procédurales qu’à évoluer dans les airs. Pourtant cela n’enlève rien aux qualités de ce jeu. Accessible, fun, assez beau (sans atteindre non plus la qualité des toutes dernières productions), crédible dans son approche et surtout immersif, le jeu se permet de proposer des épreuves nécessitant toute votre attention. Un pari qui semble réussi pour ce produit qui reste de plus ouvert à diverses formes d’extensions futures, et la communauté qui les suit depuis des années est très vivace. Les sensations sont présentes, les sueurs froides, les montées d’adrénaline, la satisfaction due à la réussite… Aux commandes, l’impression de piloter un hélicoptère est incontestable, et même lorsqu’on a fini entièrement toutes les épreuves, on y retourne. Pour le plaisir. N’est ce pas là l’essentiel ?

Mon petit doigt m’a dit

Pour le mot de la fin, nous vous informons qu’ un futur patch en français (mais également italien, allemand, espagnol…) devrait être disponible au début de l’année 2012, probablement en janvier, et un DLC (contenu téléchargeable) serait prévu dès le premier trimestre 2012 !

NOTE : 16/20