Embraer Regional Jets

Wilco Publishing / Feelthere

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Présentation

Cinq ans après la première version, l’éditeur Wilco Publishing s’associe à Feelthere pour nous proposer une version mise à jour de la famille ERJ (Embraer Regional Jet) 145 pour FSX et FS9. A côté de l’ ERJ 145, nous retrouvons la version 135 ainsi que la version 145 XR, au rayon d’action nettement augmenté. Voyons si ces nouvelles versions sont au niveau de la production actuelle. Le test suivant a été réalisé à l’aide de Flight Simulator X uniquement.

Histoire de l’ERJ

Moins connu que Boeing et Airbus, Embraer est un constructeur brésilien d’avions régionaux (moins de 50 places, environ 2500 kms d’autonomie). Conçu à partir de l’Embraer EMB-120, L’ERJ 145 est un biréacteur présenté pour la première fois en 1989 au Bourget. Son premier vol a eu lieu en 1995 puis officiellement lancé en 1996. Il s’agit donc d’un avion récent. C’est également l’avion le plus commercialisé par Embraer, avec environ 1000 ERJ 145 en exploitation commerciale aujourd’hui. L’ERJ 145 dispose de 50 places alors que la version 135 n’en compte que 37. C’est un avion extrêmement fiable puisqu’aucun accident du à un problème mécanique ou de structure n’a été reporté.

Nouveautés et achat

Par rapport à la première version, Feelthere a rajouté peu de nouveautés :

  •   CALL ! qui est un simulateur de copilote et de PNC. Concrètement, cela vous permettra d’entendre des annonces adaptées à chaque phase de vol et aussi de mettre en œuvre des checklists interactives (le copilote énonce une action et attend que vous l’ayez réalisée avant de passer à l’item suivant). Ce module est plutôt réussi
  •   De nouveaux sons très réussis
  • Les versions ERJ135 et ERJ 145XR
  •   Les inévitables corrections de bug et améliorations ici et là.
  •   Meilleure simulation des systèmes

Peu de choses donc et les possesseurs de la version précédente pourront se demander si cela vaut le coup d’investir de nouveau.
Quelques fonctionnalités intéressantes, déjà présentes dans la version précédente :

  •   Radar météo (nécessite FSUIPC)
  •   TCAS
  •   FMS très complet avec SID/STAR et holding
  •   Détection du givrage

Nous reviendrons sur ces points ci-dessous.

La procédure d’achat se fait directement sur le site de Feelthere au prix de 35 €. A noter que les versions downloads ne peuvent pas être remboursées. Feelthere indique aussi que seules les versions 32 bits de Windows sont supportées. Ce produit a été testé sur un Windows 7 64 bits sans aucun souci. Enfin, la configuration mini annoncée fera rigoler tous les simmers. L’ERJ est plutôt gourmand, prévoyez une config assez costaud pour ne pas voir chuter votre FPS (le produit a été testé sur FSX)

Documentation / configuration

Feelthere fournit une documentation de qualité, compromis intéressant entre les pavés de PMDG (qu’il faut avoir le temps de lire) et certains éditeurs qui fournissent une documentation de quelques pages seulement.
Elle décrit les systèmes de l’avion (APU, hydraulique, électricité, …), le FMS (le gros morceau) et la philosophie de vol sous la forme d’un vol commenté. Le FMS a aussi droit à un tutoriel spécifique. Bien écrite (en anglais uniquement), elle permettra aux simmers débutants de rentrer facilement dans les différents systèmes de l’avion.
Des checklists sont fournies pour toutes les phases de vol mais aucun tableau de performance n’est proposé. Il faudra se contenter des informations d’ordre général pour préparer son vol.

La configuration est faite via un utilitaire extérieur à FS. Il permet de régler la masse de l’avion (passager + cargo), de choisir les unités, les raccourcis claviers, le lancement en cold&dark ou moteurs allumés et des changements de configuration sur le PFD. A noter qu’il n’y a pas de gestionnaire de panne, celle-ci n’étant pas gérée. Ce configurateur fait donc son boulot.

Il est temps de maintenant lancer FSX et voir ce que cet avion vaut !

Look extérieur et intérieur

Commençons par la prévol extérieure qui nous permet d’admirer le travail de Feelthere. Autant le dire tout de suite : on est loin de ce qui est proposé de nos jours sur les meilleurs addons. Certes, les graphismes extérieurs et les livrées sont tout à fait corrects mais tout fait tout de même un peu vieillot et accuse le poids des âges. La résolution des textures est moyenne, le niveau de détail aussi. Rien de traumatisant mais on ne passera pas des heures à l’admirer !

Rentrons dans la cabine. 1er problème : sur mon écran 16/9e, le panel 2d est écrasé. Feelthere ne propose des gauges au format 4/3. Vu que tous les écrans sont maintenant dans le format Wide, Feelthere aurait du faire un effort pour s’adapter. En dehors de cela, le panel est complet, réaliste avec des sous-panels bien conçus.
Vu que la 2d n’est pas super utilisable, je passe en cockpit virtuel. Là, 2e souci : certes, c’est lisible mais ce n’est pas non plus exceptionnel. Là encore, ce n’est plus au niveau de ce qui est proposé maintenant. On peut comprendre que l’éditeur n’ait pas eu envie de refaire toutes les gauges mais cela se ressent forcément sur le plaisir d’utiliser cet avion. Et les boutons ne sont pas en reliefs, c’est de la fausse 3d …

On peut donc résumer la qualité des graphismes par le terme « moyen ». On s’en remettra (ce n’est pas catastrophique) mais éviter de lancer un PMDG ou un Realair juste avant de passer sur l’ERJ. Sinon, vous risquez de faire un malaise …

Encore heureux qu’il ait d’autres qualités à faire valoir comme nous allons le voir maintenant.

Systèmes simulés

Intéressons nous maintenant aux systèmes simulés dans cet ERJ. Ils sont quasiment tous reproduits de façon très fidèle : hydraulique, électricité, APU, carburant, anti-givrage, tout ceci est modélisé sur panneau supérieur et semble être tout à fait réaliste dans sa conception et son utilisation. L’ERJ est une machine moderne, la plupart des systèmes sont automatisés, vous aurez peu d’actions à réaliser.

La philosophie utilisée est celle des avions récents : si rien n’est allumé, tout va bien. Comme nous l’avons dit, les pannes ne sont pas gérées par cet addon. Cela chagrinera le simmer hardcore mais ce n’est pas la cible de cet ERJ.

Avionique

Intéressons-nous maintenant au FMS. Dans les avions de la génération de l’ERJ, le FMS est au cœur des procédures de vol. Celui proposé par Feelthere est très complet. Vous trouverez les SID et STAR (mise à jour via Navigraph), la possibilité de créer des fix et des circuits d’attente (dans ce cas, le FMS calcule automatiquement la procédure d’entrée).

« Un FMS très complet « 

Les simmers habitués des Boeing et Airtbus devront apprendre une autre façon de gérer le FMS même si celui de l’ERJ reste assez simple d’utilisation. Le FMS ne fournit pas de navigation dans le plan vertical mais seulement des informations. C’est au pilote de gérer le plan vertical. A noter aussi que ce FMS ne donne pas de table de performance pour le décollage et l’atterrissage : le pilote est censé se reporter à des tables de données en fonction des conditions du jour (non fournies). Feelthere a ajouté sur le MFD une touche pour calculer automatiquement V1, VR, V2 et Vapp, histoire de nous faciliter la vie. Le FMS est donc une très grande réussite et c’est le grand atout de cet addon.

Dans le prolongement du FMS, nous avons le pilote automatique. Là aussi différent de celui du couple Boeing/Airbus, il demande un peu d’habitude pour l’utilisation. D’une part, le l’ERJ ne dispose pas d’auto-manette, c’est au pilote de maintenir une vitesse lorsqu’il vole en palier. D’autre part, il ne dispose pas d’un mode VNAV au sens Boeing ou Airbus. En montée et en descente, des modes speed et FLC permettent de maintenir une vitesse en jouant sur l’attitude de l’avion (le mode FLC va chercher une vitesse préprogrammée dans le FMS). A côté de ces modes là, on retrouve les classiques HDG, NAV et LNAV pour les modes latéraux et Vs pour le mode vertical, en plus du mode approche. Le PA se manie facilement que ce soit depuis le cockpit 2d ou le cockpit virtuel.

Les informations du PA sont, bien sûr, reprises sur le PFD qui dispose des fonctions traditionnelles de ce type d’avion (affichage des vitesses, des modes du PA actifs ou armés, HSI, etc …). Le MFD est très complet et permet de mettre en œuvre le TCAS, d’avoir des informations sur les systèmes de bord (électricité, hydraulique, etc ….) et d’afficher les informations météo. Un autre MFD affiche les informations moteurs, position des volets et APU. Feelthere propose un radar météo. Simple, il donne les informations sur l’intensité des précipitations et dispose aussi d’un mode turbulence. Vu le modèle météo de FS, on peut toujours s’interroger sur la validité de ce qui est affiché mais c’est une bonne chose que Feelthere ait fait l’effort de l’inclure.

Il est possible de gérer les radios via le FMS ou via un module radio situé à côté du MFD. Les radios NAV disposent d’un mode auto. Il est censé charger aussi la fréquence ILS lorsque l’approche a été chargée dans le FMS mais cette fonctionnalité ne semble pas fonctionner très bien. ADF et TCAS se règlent sur le même module. Son utilisation est intuitive.

Enfin, finissons notre tour de l’avionique par le HUD. Il est inclu dans toutes les variantes de l’appareil. Complet, il reprend toutes les informations du PFD. Il est conçu comme un sous-panel, il est donc en 2D. Personnellement, je ne trouve pas ce type de vue réaliste mais chacun choisira en fonction de ses besoins.

Maintenant que nous avons fait le tour des systèmes, partons faire un vol typique sur cet ERJ 145.

En vol (depuis un cold & dark)

Nous sommes positionnés en cold&dark sur l’aéroport de Paris Orly, direction Bastia.
Nous mettons en marche les batteries puis l’APU pour être autonome en énergie (la consommation d’essence de l’APU est simulée). On initialise le FMS avec la position actuelle et c’est parti pour quelques minutes de programmation. L’entrée des airways ne pose aucun problème, il faudra simplement ne pas oublier de finir par le plan de vol par l’aéroport de destination. En fonction de la piste en service, nous choisissons la SID du jour, présente dans le FMS (la base a été mise à jour).
On vérifie que les points entrés sont corrects puis on initialise les performances. L’ERJ n’est pas du tout un foudre de guerre, surtout en montée. On montera donc à 270 kt, une vitesse prévue en palier de mach 0.7 puis une descente à 300 KT. Pour l’altitude de croisière prévue, je préfère ne pas laisser OPTIMUN qui donne des résultats un peu surprenants. 30 000 ft sera une bonne valeur. Reste à rentrer les informations de chargement pour le calcul de la masse. Celles-ci proviennent du load configurator. L’initialisation est terminée et on calcule alors les vitesses du jour pour le décollage. En utilisant l’utilitaire CALL fourni par Feelthere, on égrène les checklists avec le copilote. On peut alors demander la mise en route puis le roulage. L’ERJ utilisant un FADEC, la mise en route est un jeu d’enfant. Une fois les moteurs allumés, on peut démarrer le roulage. Le roulage est simple avec ce qu’il faut d’inertie pour un avion de cette taille. Au point d’attente, on suit la checklist before takeoff, on met les volets sur 9° et on règle le trim (sinon une belle alerte se fera entendre). Aligné sur la piste, on engage le mode TOGA qui affiche l’assiette à cabrer. Plein gaz (le FADEC limite la puissance N1), l’avion accélère doucement. Arrivé à la vitesse de rotation, on tire doucement sur le manche et l’avion décolle. Vario positif, on rentre le train et on maintient V2+15.

Le Yaw Damper est mis en marche ainsi que le mode NAV, version FMS, pour suivre la SID ainsi que le mode SPEED pour le maintien de la vitesse. On positionne le mode de puissance sur Climb pour que le FADEC nous donne la puissance de montée (la puissance de décollage est très limitée dans le temps comme sur tous les avions de ce type). A 1000 ft AGL, on accélère, on rentre les volets et on passe en mode FLC pour laisser le FMS contrôler la montée. Attention, les restrictions d’altitude doivent se gérer à la main, pas de mode VNAV. L’avion accélère vers 250 KT puis 270 KT une fois passés les 10 000 ft (où nous coupons l’APU et les feux). Quelques évolutions montrent que l’avion réagit correctement et de façon réaliste. Le PA contrôle bien l’avion, sans à coup. La montée se poursuit jusqu’au niveau de vol prévu et la transition avec le vol en palier se passe en douceur.

« Systèmes complets et bien simulés » 

Pas d’auto-manette, il faut donc laisser l’avion accélérer puis réduire manuellement la puissance. Cela demande aussi une surveillance constante. Le dégivrage est automatisé sur cet avion et je suis un peu sceptique sur la modélisation de Feelthere. Il se met très souvent en route, même dans un ciel clair donc sans risque de givrage. Vu que le givrage n’est pas modélisé dans FS, cela n’a pas d’incidence autre que de faire varier la puissance affichée.

Une fois connue la STAR d’arrivée, elle est chargée dans le FMS et le briefing est fait. Le FMS calcule tout seul le top of descent. Mais, là encore, ne pas oublier de réduire les gaz. On active le mode FLC ou VS selon les envies et on descend à 300 KT affiché. Attention, au passage à 10 000ft, l’ERJ génère un overspeed si la vitesse n’est pas passée sous les 250 KT. C’est très surprenant au départ et je me suis fait avoir plusieurs fois surtout que l’avion est fin, avec une puissance résiduelle importante en idle, donc il ralentit lentement.

L’avion est stable à l’approche. Les volets allant jusqu’à 45°, le couple à cabrer est très important lors de leur sortie et il faudra penser à compenser en poussant sur le manche sinon on passe au-dessus du plan d’approche. Le freinage est plutôt léger, il lui faut une piste plutôt longue. Avec les reverses, c’est tout de suite mieux. Arrivé au parking, on peut tout couper et rédiger notre conclusion.

Références

Embraer Regional Jets Base pack – 37.95 EUR – FSX

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