Airport Toulouse

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La ville de Toulouse fut très tôt associée aux premières heures de l’aviation. La légende de l’Aéropostale et des avions Latécoère plane toujours au-dessus du ciel de la ville rose tandis que sur l’aéroport Toulouse Blagnac LFBO, le prototype Concorde 001 y fit son premier vol et qu’Airbus y a implanté ses usines et son centre d’essai en vol. Sixième aéroport de France, premier aéroport provincial dans le transit du fret, l’aéroport de Toulouse n’a cessé de s’agrandir et de se moderniser depuis sa création en 1928. Aerosoft propose à nos ailes de se poser sur le tarmac toulousain, voyons si la version virtuelle pour Microsoft Flight Simulator X fera honneur à la plate-forme réelle.

Quand Aerosoft voit la vie en rose !

Achat et installation

Nous avons privilégié l’achat de la version téléchargeable (19.95 euros), mais la version boite (19.99 + frais de port) est également disponible sur le site. Il convient au préalable d’avoir un compte créé dans le magasin d’Aerosoft. Une fois ce compte créé, on choisit le produit désiré, on valide nos coordonnées et on procède enfin au paiement (carte bancaire, paypal… plusieurs méthodes de paiement sont acceptées). A l’issue de ces opérations qui ne dépassent pas les deux minutes, un lien pour télécharger la scène ainsi qu’un numéro de série nous seront communiqués. L’installation de l’archive ne pose aucun problème, tout est automatisé et déclaré automatiquement dans la bibliothèque de décors du simulateur. Durant cette installation, le numéro de série et le compte associé seront demandés pour activation en ligne (mais d’autres possibilités d’activation sont également proposées). En plus de la scène, Aerosoft inclut un module de gestion depuis quelques temps permettant de choisir ses textures suivant la saison ou encore l’intensité du trafic aérien et l’on peut également mettre à jour la scène si celle-ci le nécessite, un appréciable bonus qui évite de retourner sur le site du distributeur pour récupérer la version complète mise à jour. La documentation est également livrée, les cartes de l’aéroport respectent les véritables emplacements (parkings, taxiways, portes…), les fréquences utilisées sont toutes présentes et la procédure d’installation et d’exploitation de la scène est limpide et en Français! Un effort louable que nous souhaiterions voir plus souvent dans les autres produits d’Aerosoft.

Oooooh Toulouse… Blagnac !


N’en déplaise aux amoureux de la ville rose, Toulouse en elle-même n’est absolument pas représentée. Seul l’aéroport Toulouse-Blagnac LFBO et ses différentes infrastructures, ainsi que de petites portions de Blagnac ou de St-Martin-du-Touch viendront égayer le visuel. Plusieurs raisons peuvent être à l’origine de ce choix qui peut sembler restreint, la plus plausible étant l’arrivée future d’une scène photo réaliste de la région en provenance de France VFR (qui, par ailleurs, voit depuis peu ses produits distribués par Aerosoft…) à laquelle pourra s’ajouter la technologie 3D Automation. Il nous parait logique, dans ce cas de figure, que l’éditeur allemand n’ait pas souhaité étendre la zone, afin d’éviter un prochain conflit, que cela concerne les textures au sol comme la génération automatique de bâtiments.


Passé ce petit désappointement, nous pouvons nous attarder aux infrastructures présentes dans la scène. Et elles sont plutôt nombreuses. Les deux pistes parallèles 32L/14R et 32R/14L de 3500 et 3000 mètres forment l’épine dorsale de Toulouse Airport (le nom de la scène dans le commerce). A l’Est des pistes, les 4 terminaux A, B, C et le tout récent terminal D étendent leurs passerelles télescopiques tandis qu’en face des bâtiments, les imposants parkings (ouverts ou clos) s’étirent en longueur. Juste en dessous des principaux terminaux, la zone réservée à l’aviation générale ainsi que celle dédiée à la gestion du fret sont rapidement identifiées. Tout au Sud des pistes, on retrouvera l’espace grignotant sur St-Martin-du-Touch où les usines d’assemblage des appareils de la famille A320 d’Airbus (ainsi que les A330 et A340) ont pris place. A noter qu’un lieu spécialement aménagé accueille l’amicale Association des Ailes Anciennes, et bien que les évènements aériens, où tous les anciens avions sont de sortie pour être présentés au public, ne soient pas implémentés, on trouvera sur place des exemplaires de Caravelle, d’un A300, d’un Beluga (le super transporteur qui amène les morceaux de fuselage des A330 /A340 / A380 pour qu’ils soient assemblés…) et d’un Concorde. Ceci rappellera aux nostalgiques les glorieuses années de la SNCAM et de la SNCASE avant leur absorption par l’entité EADS. A l’Ouest des pistes, le Site Louis Breguet est dédié à la conception du futur A350 tandis que des Beluga et quelques appareils Airbus trônent près des hangars, dans le cadre d’une livraison de matériel, assurément. Enfin, au Nord-est de l’aéroport, bien au-delà des terminaux et de la tour de contrôle, l’imposant complexe d’assemblage de l’A380 s’étale sur plusieurs hectares, sur le site dit « Jean-Luc Lagardère ». On y repèrera avec plaisir le nom de Latécoère sur un petit bâtiment, tandis qu’une image géante du non moins géant des airs ne laisse aucun doute à la fonction du bâtiment principal de cette partie de l’aéroport qui occupe plus de surface que les 4 terminaux réunis. De nombreuses autres enseignes sont également représentées, à l’image des espaces réservés à la flotte Air France. L’aéroport est vraiment complet, les outils de radio navigation (ILS/VOR…) fonctionnent lors de l’approche et rien ne semble avoir été oublié.

 

On dirait le Sud

Et c’est dans la représentation graphique de cet ensemble que l’on se rend compte qu’un gros travail de pré production a été accompli. Les marquages au sol par exemple, des pistes comme des taxiways ou des portes et parkings, sont tous à la bonne place et conformes à la réalité. Il en va de même concernant les panneaux d’indication et de signalisation. Le travail, sur les textures, est en tout point remarquable, que l’on regarde un bâtiment (terminaux, parkings en dur, bureaux, usines, hangars…) ou bien vers le sol, le résultat est très satisfaisant. Le tarmac semble plus usé à certains endroits que d’autres, des tâches d’usure ou de fluides sont visibles, le marquage est extrêmement lisible, on note les différences de matière entre tel ou tel parking, même la partie herbeuse, couvrant les abords de piste et de la scène en général, affiche différents états suivant l’utilisation qui en a été faite. Tous les bâtiments sont parfaitement reproduits dans leurs formes et à l’échelle, et une fois encore les textures haute définition assurent le spectacle. Aucune bâtisse n’est la même et les plus emblématiques du site sont immédiatement identifiables comme le hangar réservé au montage de l’A380 ou le terminal D qui affiche une architecture beaucoup plus contemporaine que ses homologues plus anciens qui restent figés dans les années 70. D’ailleurs le résultat est significatif : nul besoin d’aller évoluer à 5000 pieds pour profiter d’un rendu affiné, la scène présente des textures en 60cm et on peut prendre la mesure de leur qualité à partir de 2000 pieds d’altitude, mention spéciale aux pistes, taxiways et abords herbeux de piste qui apportent un rendu vraiment réaliste. Le travail sur la création 3D a profité lui aussi d’un grand soin de finition, tous les immeubles sont très détaillés que ce soit au niveau de leur structure générale comme des éléments uniques qui les composent (formes de toit, poutrelles métalliques, colonnes…) aux petits objets qui parsèment la scène. Les réverbères, les antennes, les escaliers, les passerelles, les murs anti bruit, même l’affichage lumineux au sol avec la signalisation de bord de piste, le PAPI, les MI et LI, tous sont présents et de bonne qualité en 3D. En contemplant les usines de montage des avions Airbus, on se surprendrait presque à attendre qu’un appareil neuf sorte des hangars. C’est tout aussi vrai de nuit, tandis que les pistes s’éclairent de plus en plus, les taxiways se couvrent de lumières, les réverbères et projecteurs éclaboussent portes et parkings, textures nocturnes, enseignes lumineuses et ombres adroitement dessinées ou placées renforcent un sentiment d’immersion très prononcé. Ajoutez à cette ambiance les appareils statiques, les nombreux véhicules (bus, estafettes, push back, bagages, camions citerne…) animés qui effectuent un circuit propre (AES Lite) et la magie opère. On s’y croit vraiment, et même : on y est ! La fluidité est au rendez-vous, le vénérable core 2 duo 3Ghz affichant sans peine et honorablement de 20 à 30 images par seconde avec des paramètres graphiques ajustés aux ¾ (étrangement, certains utilisateurs pourvus d’ordinateurs plus puissants semblent parfois éprouver quelques saccades, nous serions toutefois enclins à penser que ces derniers poussent peut être trop loin les curseurs…). Enfin, la scène s’intercale parfaitement avec les décors par défaut d’FSX, la transition de l’un à l’autre s’en trouve adoucie.

 

Tout n’est pas rose à Toulouse Blagnac

Le ciel deviendrait même orageux pour certains détails précis. La gestion du trafic aérien par exemple, aucun appareil AI en mouvement ou à l’arrêt (portes et parkings vides en dehors des appareils statiques, pas d’avion en cours de décollage ou d’atterrissage, personne sur les taxiways…) ce qui donne à l’environnement une ambiance désertique un peu comme le retranscrit si bien le film « les Langoliers » basé sur une nouvelle de Stephen King où les passagers découvrent qu’ils sont passés par une faille temporelle et se retrouvent avec un présent qui s’efface. Les textures saisonnières sont aux abonnés absents, seule la texture été (ou printemps) s’affiche, quelle que soit la saison choisie dans le simulateur comme dans le gestionnaire de scène, les passerelles télescopiques sont inertes… Le produit affiche pourtant toutes ces options fonctionnelles dans le descriptif. Serait-ce une limitation due à l’absence d’un système AES (développé par Aerosoft – ajoute de très nombreuses animations comme le véhicule follow me, les camions spécialisés dans la lutte contre le gel…) complet ? Ce qui pourrait le laisser à penser sont les faits qu’avec AES les passerelles s’animent comme par magie, et qu’avec l’addon My Traffic X 2013 (Aerosoft) du trafic aérien semble enfin donner vie à l’ensemble. Est-ce à dire que les produits additionnels d’Aerosoft deviennent incontournables et obligatoires ? Pas si sûr… Le pc de test est ancien, l’installation a le même âge. Il est donc facile d’imaginer qu’une incompatibilité avec un produit installé ou anciennement désinstallé puisse produire ce genre de problèmes. Toutefois, ceci n’est pas vrai avec d’autres développeurs, nous serons donc attentifs aux mises à jour prochaines. Si la qualité des textures dans l’aéroport est indéniable, fines et précises, l’extérieur n’a pas reçu le même traitement. Il suffit de se placer au-dessus des terminaux pour s’en rendre compte : à l’ouest du terminal D les textures sont HD, à l’opposé du bâtiment, la texture est beaucoup plus pixélisée comme toutes les textures posées aux limites de la scène. Mais peut être est-ce une astuce pour éviter une transition trop importante entre les décors par défaut et ceux affichés par la scène. De même, les textures nocturnes représentant les parties vitrées auraient vraiment besoin de plus de réalisme. Si en plein jour, la texture fait bien effet, de nuit on se rend compte de ses lilmites et on regrette de ne pas voir de vrais volumes transparents. Concernant les détails, la mode étant à l’herbe volumétrique, il est regrettable d’avoir ici affaire à un gazon anglais parfaitement entretenu et qu’aucun brin d’herbe pugnace ne vienne à pousser le long des voies. Tant qu’on en est à faire la liste du Père Noël, les avions statiques (notamment ceux en présentation permanente) auraient mérité plus d’attention et plus de finesse, quitte à ponctionner une image par seconde dans le framerate.

 

Conclusion : pas Mega mais Airport quand même.

De grandes qualités, mais aussi quelques approximations laissent un arrière goût d’inachevé dans ce produit qui pourtant est très loin de déplaire. A condition que l’absence de trafic et de textures saisonnières ne soient que les reliquats d’installations précédentes, ou bien qu’elles bénéficient d’une mise à jour afin d’apporter ce côté vivant qui manque terriblement, Airport Toulouse est un bon produit, aux textures soignées, aux bâtiments réalistes et à l’environnement précis. La scène justifie aisément son tarif qui n’a rien de prohibitif et c’est un vrai plaisir que d’évoluer entre les hangars d’un des deux plus grands constructeurs de l’histoire de l’aviation sur un lieu qui a fait date et qui poursuit aujourd’hui l’accroissement de son activité, offrant ici une visite virtuelle agréable et instructive.

Prix – Achat : 5/5
Installation – Documentation : 5/5
Fluidité : 4/5
Sons et Ambiance : 3/5
Textures saisonnières : 2/5
Graphismes : 4/5

Note finale 78%