France VFR : Alsace VFR Version 2

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« Cigognes dans la brume. « 

Engoncée entre les Vosges et le Rhin, l’Alsace, et ses 10 000 km² s’étalant tout en longueur, ne semble pas être une région énorme à découvrir. En effet, un vol en ULM permet de relier Mulhouse (Sud de la région) à Strasbourg (Nord de la région) en un peu moins d’une heure. Et pourtant… Rien que d’un point de vue historique, ce sont deux mille années d’Histoire de France qui vous regardent passer au dessus des nombreuses ruines de châteaux forts et autres places fortifiées par Vauban. Sans compter les nombreux mémoriaux dressés au souvenir des nombreuses vies sacrifiées sur l’autel des deux guerres mondiales et de celles qui les ont précédées. France VFR avait déjà entreprit une modélisation de la région il y a maintenant quelques temps, mais la technologie 3DA (3D Automation) n’existait pas. Voyons ce que cette version 2.0 gonflée aux polygones virtualisant apportera de plus.

Achat et installation


Sans surprise, l’acquisition de la scène passe par la boutique virtuelle de France VFR. Après avoir dûment renseigné les champs appropriés, le paiement (uniquement par carte bancaire sur la boutique, un lien paypal aurait été un plus…) se passe sans aléas et vous soulagera du poids de 34.90 euros. Un effort commercial pour offrir un tarif préférentiel est proposé aux utilisateurs disposant de l’ancienne version de la scène, sous réserve qu’ils justifient leur achat, bonne surprise. Le téléchargement occupe 5.4 gigas sur votre disque dur, le double une fois la scène installée. Pas de problème par ailleurs, choisissez la destination d’installation, entrez le numéro de série fourni lors de votre achat, l’installeur fait tout le reste, y compris l’intégration dans la bibliothèque d’FSX. Attention toutefois, si vous possédez le produit « Obstacles et Repères VFR », il faudra placer celui-ci sous la nouvelle scène Alsace VFR, cette dernière s’avérant autrement plus complète, il serait dommage d’avoir des doublons de bâtiment à l’écran.

 

Avoir le Rhin solide…


France VFR, ayant parfaitement connaissance de la machine de test (pour rappel un core2duo cadencé à 3Ghz, appuyé par 8Gb de ram et une Nvidia GTX560 Ti), nous a prévenu : Alsace VFR est une scène plus gourmande que la scène Haute Normandie VFR, et ce pour plusieurs raisons inhérentes à la technologie 3D Automation qui a encore évolué depuis notre test du mois de Juillet. Plus d’essences différentes concernant la végétation, plus de différences et de personnalisation vis-à-vis des bâtiments, plus grande densité dans la représentation des villes… Cela implique alors que l’humble testeur que je représente fasse des choix suivant les limites de la configuration matérielle disponible pour le test. Mais comment, dans ce cas, profiter pleinement de la scène avec tout ce qu’elle a à offrir en termes de visuel ? La réponse est pourtant évidente : en mettant en scène différents avions, notamment un qui soit peu gourmand en ressources représenté par l’Alabeo Sukhoi SU-26, un appareil de voltige qui sera parfait quand je souhaiterai pousser l’autogen au maximum, et un autre appareil un peu plus destiné au voyage pour une utilisation avec un autogen reglé sur « dense », dans le cadre d’une exploitation dite « normale », le tout récent Carenado Cessna C182T Skylane HD. Ces ruses ne seront pas de trop quand on sait qu’un si petit espace (tout est relatif) regroupe trois villes importantes que sont Strasbourg, Colmar et Mulhouse.

 

« Dans des conditions optimales, la scène est juste grandiose ! « 
Le résultat ne se fait pas attendre, avec le SU-26 et l’autogen poussé dans ses dernières limites, l’ensemble est très fluide sur la majorité de la scène, affichant aisément du 30 images par secondes. Seuls les passages au-dessus des grands ensembles urbanisés démontrent les limites du PC de test, j’ai pu observer des chûtes à 22 et même 18 images par secondes, mais la fluidité est toujours au rendez-vous. En choisissant le C182T Skylane (plus gourmand car plus de systèmes simulés dont l’avionique à base de G1000), il devient obligatoire de revoir à la baisse l’autogen pour préserver la fluidité, mais le réglage « dense » reste tout à fait approprié pour au final obtenir un excellent compromis entre fluidité et densité d’affichage. En moyenne sur la scène, j’obtiens 20 images par seconde avec une bonne fluidité, celle-ci baissant un peu au-dessus des grandes villes, jusqu’à 15 images secondes et quelques saccades. Relativisons toutefois ces résultats : la machine est ancienne tout comme son architecture. Il ne fait donc aucun doute qu’un PC de dernière génération (Intel Core I5 / Core I7 ou équivalent AMD…) doté de 12 ou 16 gigas de mémoire et d’une carte graphique similaire ou supérieure affichera des performances bien supérieures, quelque soit l’avion employé ou le réglage de l’autogen.

D’où ma certitude que la scène doit au minimum être visitée avec le paramètre autogen en « dense ». Certes on pourrait choisir un appareil plus gourmand et réduire encore la densité d’objets générés sur des réglages comme « normal », voire « faible » mais alors ce serait passer à côté de tout ce que cet addon propose, de son utilité et de l’immersion qu’elle promet. Et puis ne l’oublions pas : nous sommes en VFR, sur une scène spécialement étudiée pour ce type de vol, à savoir un vol à vue, plutôt lent (jusqu’à 130/140 nœuds, la texture photo réaliste reste parfaitement nette dans la durée, au-delà de ces vitesses le moteur d’FSX a du mal à tenir la cadence et floute « naturellement » la texture) qui permet d’exploiter tous les repères visuels afin de s’orienter et d’admirer le travail de France VFR. Le rase-mottes à 350 nœuds en avion de combat ou même en liner est donc à éviter, ça ne nous ferait pas profiter de la scène autrement qu’en haute altitude (et encore…), on passerait à côté de très nombreux détails et cela pourrait être considéré comme un manque de respect pour le travail accompli par l’équipe de France VFR. Car le constat est sans appel : dans des conditions optimales, la scène est juste grandiose !

Rhin que pour vos yeux !

Si vous cherchiez une explication au sous titre « cigognes dans la brume », les deux images ci-dessus l’illustrent parfaitement. En effet, France VFR ayant sorti sa scène à la fin du mois d’Octobre 2012, la météo réelle associée à cette période et à la région n’était guère engageante concernant le vol VFR, la couche nuageuse plafonnant en dessous des 1500 pieds et recouvrant l’intégralité du décor. Heureusement, nous sommes dans une simulation et un simple clic de souris permet de résoudre une situation autrement plus problématique en aviation réelle.

L’effet de surprise qu’avait procuré 3D Automation est désormais passé. Pourtant c’est toujours avec un immense sourire que l’on se lance depuis l’un des 12 aéroports semi détaillés que propose la scène. Ces derniers dévoilent de nombreux bâtiments photo texturés et plutôt bien reproduits. Une fois en vol, et dès 1500 pieds, la texture photo réaliste s’affine et à partir de 3000 pieds, l’illusion est parfaite. Profitez-en pour dézoomer l’affichage, vers un zoom à 0.60, la texture parait encore plus précise et réaliste. A vous les pentes arborées des Vosges parsemées de places fortes et de châteaux, en ruine ou debout, les petits bourgs qui s’étalent le long des routes et des chemins de fer, les grandes villes très urbanisées, à moins que vous ne préféreriez longer le Rhin et les plans d’eau dont la transparence, la colorimétrie et les contours ont été parfaitement réajustés. Bien sur, l’ingrédient principal reste la formidable capacité du moteur 3DA à reproduire des centaines de milliers d’objets, que ce soient les petites maisons et leur toit de tuile, les bâtiments administratifs, les barres HLM… Ici et là, on reconnait aisément le Parlement Européen à Strasbourg, la centrale électrique de Fessenheim, le château du Haut Koenigsbourg, le centre Peugeot de Colmar… La technologie semble parfaitement interpréter les données de géo localisation et propose des ensembles à bonne échelle, parfaitement placés sur la texture photo. On distingue par exemple les vieux centres-villes des périphéries urbaines contemporaines, les routes et les cours d’eau bordés d’arbres et de buissons, les parcelles forestières, les terres agricoles, les nombreuses antennes de télévision ou les pylônes électriques, les zones commerciales et leurs enseignes. La densité affichée ainsi que la précision qui en découle rendent n’importe quel vol très immersif. Parfois, on se plait simplement à tourner en rond autour d’un petit village charmant, dévoilant son église ou son plan d’eau, entouré de cultures diverses. Puis c’est la ville qui nous attire au long des routes et des voies de chemins de fer, son aspect tranche avec la ruralité ambiante. Fortifications, murs d’enceintes, rails qui traversent un bourg jusqu’à la gare, zone industrielle et commerciale en périphérie, débarcadères et pontons sur le fleuve à l’Est, usines et entrepôts, 3DA ne se limite pas à générer aléatoirement des bâtiments sur une texture, c’est un travail de précision qui est offert aux yeux du voyageur et même de nuit le travail est remarquable.

« C’est un travail de précision offert aux yeux du voyageur ! « 

Le monde n’est malheureusement pas parfait, et la technologie 3D Automation n’échappe pas à la règle. Ce système encore jeune et en constante évolution assure certes une excellente cohérence entre les données récoltées en réel et l’interprétation retranscrite à l’écran mais il lui arrive aussi de se louper. C’est le cas par exemple pour la cathédrale de Strasbourg : si l’outil comprend qu’il s’agit d’une cathédrale et qu’il va tenter de la positionner au mieux et à l’échelle, il n’a pas prit en compte la spécificité architecturale de cet ouvrage avec son apparence brune, son unique tour… 3DA a donc placé une cathédrale gothique aux bonnes proportions mais très générique, ressemblant à Notre-Dame… de Paris ! Certains châteaux ressemblent plus à des corps de ferme, tandis que quelques points remarquables (calvaire de la Tête des Faux, Rocher Hans…) sont aux abonnés absents. Mais avec France VFR, il est possible de relativiser. Les auteurs laissent en effet la possibilité à d’autres concepteurs d’apporter leurs pierres à l’édifice que ce soit gratuit ou payant. Il existe donc depuis la sortie de la scène un contenu additionnel gratuit disponible sur le forum officiel. En effet, deux utilisateurs (Etien et Laudey1 sur le forum) ont associé leurs talents et réalisé un travail immense, mettant en valeur l’aéroport de Colmar, ajoutant plus d’une trentaine de châteaux, des usines, des éoliennes, la raffinerie Reichstett… Tout cet ensemble est très bien reproduit, de jour comme de nuit le travail de ces concepteurs est très efficace et vient nourrir de détails une région déjà bien garnie. Ce qui manque également à cette région, c’est une texture hivernale. En effet, l’Alsace fait partie des régions de France où le thermomètre en hiver peut aisément descendre aux alentours de -20°C et la région peut se couvrir d’un manteau neigeux capable de se maintenir pendant plusieurs mois de Novembre à Mars. Bien sur, cela aurait probablement entrainé le fait que la scène soit plus lourde en termes d’espace occupé et un prix un peu plus élevé mais cela aurait ajouté beaucoup au réalisme.

 



Conclusion


Précise, détaillée, parcourue de centaines de milliers d’objets, Alsace VFR valorise à nouveau la technologie 3D Automation qui n’en est pourtant qu’à ses débuts. Malgré la densité affichée à l’écran, l’ensemble reste d’une fluidité déconcertante, même sur un ordinateur ancien. Le vol au dessus d’un décor si réaliste procure un plaisir sans cesse renouvelé tandis que la scène reste ouverte pour tout ajout d’objets complémentaires. Un régal pour qui aime voler à vue.

 

 

 

Où acheter et note du produit

Page produit Alsace VFR V2 chez France VFR

Prix et achat : 5/5
Téléchargement / Installation : 5/5
Documentation / Support Technique : 4/5
Fluidité : 4/5
Graphismes / Ambiance : 5/5
Textures saisonnières : 2/5